Petites histoires d'un tour de Corse Cyclotouriste
Etape 8 : Saint Florent - Calvi 77 km D+992 le 12 Octobre 2020
Notre 2ème semaine débute par une étape très courte... Seulement 77 km entre la Citadelle de Saint Florent et celle de Calvi, elle marque un changement de rythme évident dans notre progression.
Dans Tour de Corse "Cyclotouriste", il y a "Cyclo" ça c'était bon la 1ère semaine. Il y a aussi "Touriste", pour les 3 jours qui nous restent...
Rassurez-vous, nous ne sommes ni fatigués, ni malades ! Simplement, lorsque nous avions tracé le parcours en septembre, l'étape du tour du Cap Corse nous était apparue comme essentielle. Il fallait absolument le faire en entier ce tour du Cap, quoi qu'il arrive. Du coup, nous avions prévu large...
Au cas où un problème, météo, santé, mécanique ou autre nous aurait empêché de finaliser hier, nous pouvions toujours rebrousser chemin et terminer ce matin.
C'est dans la même logique que nous avons aussi décidé de rejoindre Ajaccio en 3 jours.
Les "à peine" 250 km et D+3500 qui nous séparent de l'arrivée pouvaient tout à fait se faire en 2 jours et une nuit de repos du côté de Galéria.
En résumé des étapes courtes, faciles, nous attendent. Cette fin de tour de Corse a un véritable air de vacances... Vive les figateli, le Patrimonio et la liqueur de myrte !Après une nuit pluvieuse, le temps n'est pas terrible même si un bel arc-en-ciel couronne une baie bien sombre. On devrait se mouiller, au moins ce matin. L'imper va ressortir de la valise !
Pour l'instant, ça va... Alors petit-déjeuner dans une salle immensément vide. Le départ est prévu à 10h30, Carpe Diem.
Non vraiment d'un point de vue physique, tout va bien, très bien même...
Une semaine de vélo non-stop, pas fatigué et mal nulle part, quel pied !
Quand je consulte mes données sur Strava en fin de journée, je suis étonné. Un cardio moyen à 100 bpm, voire moins sur la journée sans jamais dépasser les 140. Il n'y a que dans la Restonicca où j'aurai tapé un bon 160 bpm.
Je roule à une moyenne de 18 - 20 km/h, comme mes amis contemplatifs de l'AMSLF et c'est très bien. Patrick doit bien m'attendre régulièrement mais bon, il n'a pas l'air de trop s'impatienter...
C'est sûr qu'à ce rythme je ne suis pas près d'être fatigué. Je pourrais en enchainer 2 ou 3 des tours de Corse !
Au début, vers le 3ème jour, c'était moins ça mais j'ai retrouvé un tube de Mitosyl dans le sac de vélo. Une application matin et soir et hop des fesses de bébé.
NDLR : Si ce n'est pas materner son auditoire ce type de conseil, je range le clavier...
La citadelle de Saint Florent
Bon, reprenons le fil de la journée. Pendant que Marine s'attarde à la citadelle de Saint Florent, nous prenons la direction du désert des Agriates que nous allons traverser, une trentaine de kilomètres, avant de rejoindre les plages de l'Ostriconi.
Le temps est bien couvert mais il ne pleut toujours pas.
"Pourvou qu'ça doure !" comme disait fort justement Letizia, alias "Madame Mère" à son rejeton de Napo...
Au fait, on ne l'a pas beaucoup vu celui-là ? Finalement, à part des noms de rues, de places ou d'hôtels, on n'en parle pas autant que ça en Corse. En tout cas au hit-parade de la popularité, il est grillé par Paoli.
Le désert des Agriates
Dès la sortie de la ville, la D 81 s'élève en direction du Bocca di Vezzu à 360 m d'altitude. Une montée régulière à l'image de ce que nous rencontrons ces derniers jours. Nous entrons dans le désert des Agriates
Pour Wikipédia : Les Agriates, dont l'étymologie du nom évoque des terres agraires, propices à la culture, sont aujourd'hui appelés abusivement "désert". Contrairement à l'image qu'on se fait d'un désert, la végétation, adaptée aux conditions climatiques locales, est bien présente. Elle est composée d'essences traditionnelles du maquis (arbousiers, bruyères, myrtes, chênes verts, oliviers) ainsi que de pins maritimes réminiscence de plantations réalisées au milieu du 20ème siècle.
Nous nous élevons tranquillement au-dessus de Saint Florent. La route est belle mais le temps se gâte.
La pluie arrive alors que nous sommes en gros au tiers de la montée. Autant ne pas tarder à mettre l'imper, ce n'est pas parti pour s'arrêter comme on dit.
Un cyclo à vélo électrique me double. Rien d'étonnant et pourtant un peu quand même, il est équipé de sacoches, la tente sous la selle. Apparemment, il fait aussi une randonnée de plusieurs jours. Pas simple pour recharger les batteries !
Il pleut toujours, je commence à être bien mouillé. Avec les sur-chaussures, ce serait mieux...
L'Ostriconi
En bordure du désert des Agriates dans sa partie occidentale se trouve la magnifique plage de l'Ostriconi. L'Ostriconi est un fleuve côtier qui vient se jeter dans la méditerranée à cet endroit avec quelques méandres et une sorte de bras mort formant étang très étonnant.De l'Ostriconi à l'île Rousse
Au niveau trafic, finalement ça se passe plutôt bien. La route est large, pas de danger, même si à 4 ou 5 reprises, le profil se redresse sérieusement. Ce n'est jamais très long mais dans ces passages on ne va vraiment pas vite...J'apprécie cette côte sous le soleil, ça donne envie de flâner en route, de profiter de vraies vacances.
Nous arrivons à proximité de la superbe plage de Lozari. La baignade, ce sera pour une autre année. Il fait quand même un peu frais.
Au loin, l'île Rousse commence à émerger des flots...
L'Île Rousse
Nous sommes sur l'Esplanade de la Mairie. A portée de main, l'île de la Pietra avec sa tour génoise et son phare est devant nous.Vu que nous ne sommes pas pressés et que le temps est redevenu beau autant en profiter pour faire terrasse, alors direction la Brasserie du Port.
Patrick fait l'impasse sur le déjeuner. Il est toujours à fond et part en direction des montagnes vers Monticello et Santa Reparata. Nous le retrouverons ce soir à l'hôtel.
Jusqu'à aujourd'hui, la Pietra pour moi, ce n'était pas forcément une île !!!
En fait, on peut se cultiver tout en savourant ! La Corse décidément un beau pays.
Au menu du jour, pizza, Pietra bien sûr et une grande Orezza, 2 cafés à suivre...
Shooting photos
Etant donné que j'ai ma photographe perso sous la main, on se fait un petit shooting photo sur l'île de la PietraÇa ne sert pas à grand-chose sauf à faire des souvenirs, alors c'est important. Profitons de l'instant...
C'est beau, pas de monde et on peut aller tout en haut à vélo.
En direction de Calvi
Nous repartons en direction de Calvi chacun de notre côté. Rendez-vous à l'hôtel. Il est 15h30.
Il me reste moins de 20 km à parcourir avec une petite bosse D+200 aux environs de Lumio. La pluie de ce matin n'est plus qu'un lointain souvenir. Tout va bien...
La sortie de l'Île Rousse se fait en légère montée pour rejoindre la T30 vers Corbara. Quelques kilomètres de faux-plat avant de redescendre au niveau de la mer vers Algajola.
Sans raison, si ce n'est au feeling, je décide de faire un détour dans ce village. En voilà une idée qu'elle était bonne aurait dit Coluche...
Algajola
Arrivée à Calvi
J'ai bien aimé le déroulement de la journée. Même la pluie n'aura pas été un problème.
Par contre, j'ai beaucoup moins aimé la fin.
Si la tour d'entrainement des légionnaires parachutistes du 2ème R.E.P est pittoresque à l'entrée de la ville, le terre-plein central, arboré et fleuri, qui sépare les voies de circulation sur les derniers kilomètres, m'aura bien fait flipper. Il occupe une large bande centrale.
La chaussée est réduite à une seule voie étroite, de part et d'autre, que se partagent camions, voitures et vélos. A droite, un trottoir surélevé complète le tableau. Vu la largeur, les véhicules qui dépassent sont obligés de frôler. A cette heure, il y a un gros trafic. Pas glop du tout !
Il ne reste plus qu'à rejoindre l'hôtel Revellata où nous sommes ce soir. Il est situé en haut de la vieille ville après la citadelle, vue mer, sur la route de Porto que nous prendrons demain.
Un dernier temps pour le tourisme, je m'arrête sur la place centrale devant la citadelle pour voir la baie.
Nous déambulons une heure dans la citadelle et la rue centrale pour faire quelques emplettes.
Le retour n'est plus très loin, il faut penser à rapporter quelques souvenirs à ceux qui n'ont pas eu la chance de partager ce séjour.
Au détour d'une vitrine, je trouve un trésor, une bouteille de Romanée Conti, INCROYABLE... C'est plus rare qu'une grosse pépite ce truc-là !
Je m'empresse d'en faire une photo pour l'envoyer à mon éminent ami Gilles, chevalier du Tastevin du Clos de Vougeot à qui je dois quelques merveilleux moments du côté de Beaune lors d'une vente annuelle des Hospices.
Par retour de SMS, il m'indique que ce n'est pas INCROYABLE mais IMPOSSIBLE. Une bouteille comme celle-là vaut, aujourd'hui dans les 15.600€ et de toute façon, il n'y en pas, tout est réservé à l'avance...
Nous convenons que c'est une copie décorative... Ce qui serait de loin préférable sinon quelle honte de stocker un tel nectar dans ces conditions.
Ça me rappelle les années 90, à cette époque j'avais participé à la construction d'un chalet à Courchevel pour un (très, très) riche homme d'affaires étranger. Lors de la réception des équipements de sa cave à vin, de petites choses comme celle-là était stockées !
Nous rejoignons Patrick sur le port pour le diner.
Comme d'habitude menu corse avec sanglier. Comme d'habitude, nous sommes affamés au point de saucer l'assiette jusqu'à la moelle. Un gros dessert. Repus...
Nous discutons avec 2 jeunes filles d'Oullins, des presque-voisines à Lyon. Elles nous indiquent avoir été bloquées vers Galéria par l'éboulement d'un pont. La route serait barrée...
Impossible de rejoindre Porto par le bord de mer et la réserve de Scandola! Il faut passer par le centre de l'île, Ponte-Leccia, Francardo...
Le patron du restaurant nous dit la même chose... Et nous, on fait comment demain, on est à vélo !!!!
Avec cette interrogation en tête, nous regagnons l'hôtel. Demain, on se renseignera à la Gendarmerie car on ne voit rien de précis sur Internet.
Avant d'éteindre la lumière, Marine me demande si je peux lui étaler un peu de pommade décontractante dans le dos, son sac de rando commence à peser !
OK dès que j'en ai fini avec mon nouvel ami Mitosyl, je change de tube et je m'en occupe.... Pas de réponse
Le parcours de cette 8ème étape : URL Strava et pour finir la trace au format GPX pour votre GPS vélo
Copyright : Les photos légendées en vert sont de Marine, en rouge de Patrick. En bleu ce sont les miennes.
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